Cider with Laurie

19 octobre 2006

Paris est une fête

The Moveable Feast

Oui, j'aime Hemingway, mais là rien à voir, c'est juste le titre qui m'est venu à l'esprit.

L'autre jour ma meilleure amie devait se rendre dans la banlieue parisienne. Jusque là pas de souci, c'est assez près, on met Mapp*y à contribution, on imprime le plan, et le tour est joué.

Sauf que ....

Vous le savez peut être si vous fréquentez la capitale de temps en temps (et même si vous n'y mettez jamais les pieds, parce que la particularité des routes, c'est qu'elles ont deux bouts, parfois fort éloignés l'un de l'autre, c'est ce qui fait toute leur utilité), les routes nationales qui en partent en étoile pour joindre Paris à Perpette les Tourillons dans toutes les directions, disais je, sont numérotées.

Dans le cas précis, c'est la N7 bien connue de Charles Trenet qui nous intéresse.

Il faut savoir aussi que les communes traversées baptisent leur petit morceau de patrimoine national de noms plus ou moins charmants, souvent de gus ayant grenouillé dans la politique, d'un bord ou de l'autre suivant qu'on est à Neuilly, au Kremlin Bicêtre ou à Vitry, mais aussi de choses aussi originales que République ou Paris, ou Fontainebleau...

Donc à chaque frontière, et même parfois entretemps, soyons fous, la voie devient avenue, rue, boulevard, et les adresses sont rédigées à ce nom.

Où est le problème, me direz vous ? J'y viens. Il surgit lorsque vous demandez votre chemin, sachant que la rue où vous devez aller part de la nationale au moment où celle ci, d'avenue de la Libération qu'elle était, devient tout soudain rue Albert Rémy.
Et bien sûr à force de saleté ou de auvents de magasins mal placés, impossible de lire les plaques.

La question : "Excusez moi, on est avenue de la Libération, là, ou rue Albert Rémy, s'il vous plait ?"
C'te bonne blague, n'en v'là d'une question !

Les réponses :
Cancre version bonne volonté, sait pas mais essaie :
"Heuuuuuu, ben ... heuuuu, ben ch'sais pas, c'est la nationale 7 ???"

Archimède, bon sang mais c'est bien sûr :
"Ah, vous me posez une colle là, Sosthène, on est où, là ?"
"Ben nationale 7 !"

Sûr de soi, non mais elle en pose des questions idiotes, celle ci :
"Libération ou Albert Rémy ? Je ne sais pas mais ce que je peux vous dire, c'est que c'est la nationale 7 !"

Choqué, elle va pas m'apprendre où j'habite, tout de même :
"Ben non, c'est la nationale 7 !"

Un peu bas du front, mais qu'est ce qu'elle me chipote :
"Là c'est la rue Paul Fort"
"Oui, je sais, mais celle qui passe là, juste là, c'est Libération ou Albert Rémy ?"
"Ah non, ça c'est la nationale 7 ..."

Bref, il n'y a plus qu'à naviguer dans les rues adjacentes, plus repérables sur le plan et mieux étiquetée, pour essayer de se faire une opinion .....

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16 octobre 2006

Normal !

Vu dans la rue aujourd'hui :

M'apprêtant à tourner pour entrer sur le périphérique, j'avise dans mon rétroviseur de droite un vélo qui arrive dans le couloir de bus. Je m'arrête donc pour éviter de le transformer en galette cycliste (l'équivalent parisien de celle oeuf jambon fromage bretonne, dite galette complète. Pour les étrangers, une galette est ici une crêpe de blé noir (voir photo). C'était notre minute National Geographic.).

Je vois donc passer devant moi un petit jeune homme, cheveux très courts, et dont je remarque qu'il est en uniforme.

En uniforme bleu marine avec des bandes réfléchissantes, et plein d'outils à la ceinture.

Un pompier !!!!

Et là je regarde le vélo.

Eh bien oui, vous avez deviné, il était rouge :))))) Normal, non ? Mais ça m'a fait rire. M'en faut peu ....

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14 octobre 2006

Et ils vécurent heureux ...


Après une virée chez le provider de meubles suédois compulsif bien connu (d'où je n'ai ramené ni une lampe bulzorg, ni un jeu de set de table zorätle, je ne faisais qu'accompagner quelqu'un qui n'est pas motorisé), j'ai déjeuné à midi dans un restaurant portant le nom d'un gros bestiau vivant dans les fleuves d'Afrique.

A la table d'à côté un couple jeune (plus vraiment un jeune couple au sens classique du terme), elle la trentaine, décidée, nette, coiffure au carré, petites lunettes, lui je n'ai pas bien pu estimer, il était assis à côté de moi, mais dans les mêmes eaux, je pense, blond, grand, moins assuré dans ses réponses que j'entendais à peine par rapport à elle, mais irradiant d'un amour béat d'admiration. Attendrissant, pour tout dire.

Nous nous installons, et les tables sont si proches que je ne peux éviter d'entendre des bribes de leur conversation, malgré mes efforts pour rester concentrée sur la mienne.

Elle "Il va falloir qu'on en parle !"
Lui "Oui, bien sur, on va en parler."
Elle "Mais pas seulement en parler, il faudra qu'on trouve une solution !"
Là je me dis, on est partis pour règlement de comptes à Ok Corral, ça va finir avec les belles assiettes carrées sur le coin de la figure ou je ne m'y connais pas ....

Mais non, apparemment ce n'était pas conflictuel. Je pige au bout d'un moment qu'ils parlent d'un mariage.

Elle "Mais j'ai déjà acheté une robe, jolie, mais simple."
Heu .... vous achetez des robes à ch*** sciemment, vous ?

Elle "Mais si je dois payer la moitié de ce que toi tu paies, ça n'est pas équitable, parce que bla bla ..."
Bon, me dis je, ils sont les organisateurs et règlent les détails, et elle radine déjà...

Elle "Ah non, je ne la porte pas. Je ne peux pas porter une alliance dès maintenant. Si tu veux que je porte ta bague, il faut que tu m'en offres une autre !"
Gloup ! C'est leur mariage à eux !!! Mais sa môman ne lui a jamais dit qu'on ne réclame pas les cadeaux ?

Un peu plus tard :
Elle "Tu es allé chez le médecin ?"
Lui "Ah non, je n'ai pas pensé à prendre rendez vous."
Elle "Alors tu penses à aller chez le coiffeur, mais le médecin tu oublies ?"
Lui "Ben oui, mes cheveux je les vois tous les matins ..."
Elle, sortant un petit miroir de son sac pour le lui prouver "D'ailleurs tu as 6 cheveux qui dépassent, là."
Et elle tend la main pour remettre les rebelles dans le droit chemin, ce qui fait rosir de plaisir son compagnon qui penche obligeamment la tête.
Je vous jure qu'elle a dit 6 !

Un peu plus tard :
Elle "Tu as appelé ton conseiller fiscal ?"
Lui "Ah non, pas encore, je n'ai pas eu le temps."
Elle "Tu vois, j'ai raison de te laisser des post it partout, d'ailleurs maintenant je vais plutôt t'envoyer des sms."
Pas encore mariés et elle se mêle déjà activement, on va dire, de ses finances ???

Un peu plus tard, devant la carte des desserts :
Lui "Tu choisis quoi ?"
Elle "Je ne sais pas, j'hésite. Ou alors les fruits frais au chocolat, mais je ne mangerai pas le chocolat. Ou peut être le café gourmand, seulement ..."
Lui "Moi juste un café."
Si tu fais régime, tu fais régime, mais tu joues pas les martyrs privés de chocolat !

Pendant la longue attente, sa main se glisse cm par cm à travers la table jusqu'à attraper sa main à elle ... sauf que justement elle s'aperçoit que ses lunettes ont besoin d'être essuyées. Raté ! Puis elle fouille dans son sac. Encore raté ! Enfin elle lui abandonne sa main, soupir de bonheur du monsieur.

Punaise, quel gouvernement, et même pas enveloppé dans du tact et de la figure de style ! Ou quelle chieuse, c'est selon !

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02 octobre 2006

Les voyages forment la jeunesse

Comme vous le savez déjà, je fais partie d'un choeur. Et ce dans une ville du côté de Versailles jumelée avec un patelin allemand depuis une paire d'années (1961 exactement).

Ce week end avait lieu une fête pour le 45ème anniversaire dudit jumelage, donc (vous pouvez compter sur vos doigts, le compte y est). Là bas. Les festivités de ce côté du Rhin ayant déjà battu leur plein en juin.

Comme les allemands sont un peuple pour qui la kulture est importante, et que notre choeur est implanté dans la commune depuis une paire d'années aussi (une trentaine, je crois), ils nous ont tout naturellement demandé si nous ne voudrions pas aller leur faire un ch'tit concert pour eux tout seuls tout là haut dans le Palatinat à cette occasion mémorable.

Comme nous ne sommes pas avares de nos prestations, et que somme toute ça nous paraissait sympa, nous avons dit oui, et voilà donc programmée pour le week end du 30 une expédition musicale teutonne.

Le départ a sonné comme prévu à 6h samedi matin (Mamaaaaaaaaan, sommeil, dodo, léthargie, paupières lourdes, coaltar matinal !!!). Tout le monde embarqué dans le car nous voilà partis. Enfin presque, une soprano ayant oublié ses lunettes, oubli réparé en passant par chez elle. Pfff les soprani, faut toujours que ça se fasse remarquer :))))

Je m'étais bien débrouillée et je n'avais pas de voisin, donc j'ai pu finir ma nuitée à peu près tranquille (à part l'autoroute qui joue les tôles ondulées de temps en temps et vous donne un aperçu de ce que ressent la délicate feuille de laitue dans le panier à salade, ou le soleil qui se lève, 3h plus tard que vous, le veinard, et qui profite de sa situation privilégiée, puisqu'on roulait vers l'est, pour vous envoyer ses rayons directement dans les mirettes dès qu'on les ouvre). Mais bon, dans l'ensemble, voyage sympa, beau temps, jolis paysages, papotis solides, d'autant plus qu'en temps normal on ne peut pas se causer, puisqu'on chante. On ne peut pas tout faire !

Arrivée vers 13h, toujours sous le soleil, café gâteau (ach, za dient au pied tu coeur, le kâteau allémande), puis installation dans les familles d'accueil (re café gâteau, aux pommes, celui là, mit crème fouettée !), absolument charmante, la nôtre. Ce que ça a fait du bien, la douche ! Ma coturne parlait un peu allemand, mais moi pas du tout, donc j'ai switché à l'anglais, et on a pu communiquer.

Filage du concert, puis balade, repos. Là je dois dire que ma binôme a fait très fort, puisqu'elle m'a proposé de passer le temps en jouant ... au scrabble, qui vous le savez peut être, sinon je vous l'apprends, est aussi une de mes passions. Elle est pas belle, la vie ?

Ensuite concert dans cette église, qui s'est bien passé à part un des lieder de Brahms que les esprits chagrins ont trouvé un rien magmatique et un soupçon faux....
Ca s'appelle Spätherbst (Fin d'automne, c'est celui là même dont je parlais ici), et le chef nous avait demandé une atmosphère brumeuse. Nous on a fait comme il a dit, hein, c'est lui le chef, d'abord ! Ca parle de brouillard gris, de champs désolés, de fleurs qui ne veulent plus fleurir, d'oiseaux qui ne veulent plus chanter.... Comment voulez vous qu'on ne déprime pas nous ? Quoi, on ne comprend pas ce qu'on chante ? Ben si, on nous en a donné une traduction.
Peut être qu'il aurait mieux valu pas !

Ensuite devinez quoi ? Gagné, dîner tous ensemble, familles d'accueil, choristes, huiles des deux villes et tout et tout. Gros orage pendant ce temps, mais fini quand nous sommes sortis.

Je n'ai jamais été si contente de poser ma tête sur un oreiller après tout ça (après avoir fini le scrabble), moi je vous le dis !

Le lendemain cérémonie amusante (à 11h, ouf !) avec les deux maires évoquant les années de chumelâââche, déjeuner, puis re 7h de car, papotis, dodo, lecture, sudoku ....

Ca m'a fait raborder chez moi à minuit, ayant raccompagné un de mes collègues ténors à Pigalle (ben oui, il se tape le trajet tous les jeudis, quel courage !). Là j'ai eu pitié de lui et je l'ai déposé en voiture. J'ai eu un peu de misère à me sortir des embouteillages, c'est dingue le monde qu'il y a là bas, même à cette heure là, tout de même !

Enfin bref, week end fort agréable, surtout que j'ai pu dormir à loisir ce matin, car prévoyante comme vous me savez, j'avais posé ma journée !

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