Cider with Laurie

25 avril 2006

Pas bouger

Sur le trajet du bureau ce matin, moi au volant, mon amie/presque soeur et néanmoins collègue à côté, après avoir traversé comme de coutume le bois de Boulogne (qui soit dit en passant, en cette saison, sous le soleil et après les déluges récents, est un véritable enchantement printanier), nous voici sur le petit bout de quai de Seine que nous empruntons pour rejoindre notre tour préférée.
Là gros embouteillage, alors que d'habitude ça roule bien. Venant de tout à gauche, j'ai déjà un peu de mal à m'insérer dans la file du milieu, celle qui va où je veux aller (je suis tellement prévisible et logique, comme fille ...). L'explication nous apparait quelques centaines de mètres plus loin : des travaux obligent ma file à s'amalgamer en une seule avec la plus à droite, ce qui invariablement et mathématiquement n'arrange jamais la circulation.
En vertu du principe habituel de une fois toi une fois moi, dit aussi principe de l'engrenage, je pointe le nez de la titine à MA place, entre les deux voitures de la file d'à côté de tout temps prédestinées à m'accueillir. La madame devant qui je m'immisce n'avait visiblement pas l'intention de me laisser passer, et elle fait la gueule dans mon rétro tout en discourant dans son téléphone mains libres. Mais je sais être persuasive, genre c'est à moi de passer, je passe, même pas je regarde si tu vas me laisser (enfin, si, un peu quand même, ce n'est pas ma voiture, mais là on était à 10 à l'heure, et elle n'allait pas risquer sa carrosserie). J'adore faire ça ! Quoi, comment ça, je suis perverse ???? Mais non, pas du tout ! Un peu joueuse, tout au plus, ça pimente la vie :)
Au niveau des travaux et du feu qui vient de passer rouge, le gros camion qui bouche le passage m'empêche également de voir ce qui vient de la gauche, mais un policier providentiel est posté là pour épargner tout état d'âme aux pauvres automobilistes que nous sommes. Je m'arrête au feu, je lève le nez et me mets en mode listen pour capter ce que va me sémaphorer ce brave jeune homme, plutôt mignon au demeurant (oui, j'avoue, les uniformes me font craquer, et alors, chacune son truc :) ).
Et là je le vois pointer son index vers sa chaussure en me faisant signe d'avancer.
J'obtempère en riant et en disant à mon amie "Comment ça, au pied tout de suite pas bouger ?".
Et me tournant vers elle, je la vois qui au même moment a pris la posture du chien haletant, content d'avoir pigé l'ordre et obéi !
Mort de rire le représentant de la force publique, qui jusque là devait s'ennuyer ferme !
Il s'approche de la vitre et nous dit "C'est bien, vous aurez un os!"
La dessus les deux chiennes de mon amie qui jusque là somnolaient derrière, entendant le mot magique, sautent sur leur pattes et nous destroyent les tympans aux cris de "Où ça un os, on en veut, on en veut, où ça ????"
N'est ce pas une journée qui commence idéalement ?

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