Cider with Laurie

06 avril 2006

Paris

J'ai dit dans le billet précédent que j'étais née en Anjou. Je tiens à mes origines, mes familles paternelle et maternelle en sont issues et c'est un coin de la France cher à mon coeur. Toutefois mon père a été élevé à Paris et y travaillait quand il a épousé ma mère. J'ai donc été élevée à Paris itou, à l'ombre de Saint Sulpice d'abord, puis la famille s'agrandissant, du côté d'Alésia. Mes parents sont partis de chez moi (je vous l'ai dit, je ne fais rien comme tout le monde) au début de ma dernière année d'études, et mon frère aîné et moi avons donc atterri dans le 15ème, chez une de mes tantes.
J'avais toujours trouvé mon environnement fort beau, passant mes jeudis au jardin du Luxembourg, allant à l'école rue d'Assas, St Germain des Prés sous les yeux.
Quand j'ai été plus âgée et que j'ai pu sortir avec des amis j'ai également beaucoup arpenté les quais de la Seine, les Champs Elysées et autres quartiers chargés d'histoire, toujours avec un regard affectueux pour les façades majestueuses, les boulevards animés, les perspectives grandioses, les rues plus ou moins familières. C'était chez moi aussi, c'était ma ville à moi.

Les aléas de la vie m'ont ramenée à Paris il y a un peu plus de 5 ans, après des pérégrinations ici ou là, que je vous raconterai éventuellement. Et ils ont également fait que j'ai de nouveau atterri chez ma tante. 25 ans de ma vie comme entre parenthèses ! J'avais de nouveau 20 ans, j'étais libre, je décidais pour moi toute seule. Et mon trajet m'amenait à prendre la ligne 6 du métro, de Raspail à l'Etoile.
Pour les non adeptes du métro, il faut préciser que cette ligne est aérienne pratiquement tout le long, et passe au pied de la tour Eiffel, où elle traverse la Seine.
Et là de nouveau le choc de la pierre blonde, des façades aux fenêtres alignées, plus ou moins décorées, des bords de Seine imposants, de l'eau verte et des péniches, de la tour Eiffel soudain visible de tout près, faisant s'exclamer les touristes, du palais de Chaillot tout blanc, des flèches d'églises qui surgissent de la mer de toits au loin, de Montmartre blanc aussi comme posé sur le tout...
Le métro passe au niveau du premier étage, et au fil des voyages on découvre une petite statue dans une niche, une date sur un fronton de porte, une cour derrière un mur, une chapelle au fond d'une impasse qu'on ne voit que quelques instants.....

Depuis plusieurs années cependant, en fait depuis que nous sommes voisines, je fais le trajet en voiture avec ma presque soeur (je vous raconterai aussi) que je connais depuis l'école d'ingé (mon Dieu, 33 ans déjà !!!!), qui m'a proposé ce job juste quand j'en avais besoin et avec qui par conséquent je travaille.
Et parfois il nous prend des fantaisies, comme mardi.
Entre tous les jours de l'année, il a fallu que ce soit ce mardi, jour de manifestations prévues dans la capitale et de grève de métro, ce qui provoque généralement une hausse de trafic assez considérable.
Tiens, nous sommes nous dit, ras le bol de prendre le périphérique, il y en a encore pour une heure, si au lieu de faire comme d'habitude dans ces cas là et de prendre par l'extérieur nous traversions par Paris ????
Voilà une idée qu'elle nous a paru géniale, et que nous mîmes à exécution illico, moi au volant, et elle au plan (quel bonheur de pouvoir se tromper, elle ou moi, sans se faire pourrir comme quand c'étaient nos maris ....). Eh bien il doit y avoir un bon Dieu pour les donzelles écervelées, parce qu'à part beaucoup de cars à CRS et beaucoup de leur contenu alentour, nous avons effectué la traversée en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire ....
Et de nouveau, l'Etoile, les Champs, les petit et grand Palais, l'esplanade des Invalides mmmmmm mais que c'est beau ... Un peu beaucoup de dorure parfois, mais bon, dans l'ensemble, on se régale les yeux. Sans compter que nous passons par mon ancien quartier, et que là ce ne sont plus 25 ans qui disparaissent, mais une bonne quarantaine.
Décidément j'aime Paris.

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